MAINTENANCE - CLEANING THE RIFLE



Nettoyage du canon et de la chambre

Après une séance de tir vérifiez tout d'abord l'état du boîtier et de la culasse, ils comportent en général des résidus-copeaux de laiton produits par les chocs laiton-acier et l'extraction : il suffit de bien brosser avec un pinceau à poils durs pour les enlever.

Chaque tireur a ses recettes pour nettoyer son matériel.

Nous préconisons de passer après le tir l'écouvillon dans l'intérieur du canon sans ménager l'huile de coude et le nombre de passages (toujours de l'arrière vers l'avant) afin d'enlever le plus gros des résidus.
De passer ensuite un bout de tissu en coton (patch) avec un produit américain du type Shooter Choice qui dissoudra les résidus.

On peut laisser agir le produit  quelques heures avant d'essuyer avec des patchs propres, puis éventuellement de passer à nouveau l'écouvillon.

Lorsque vous aurez terminé... recommencez !

L'opération pour la chambre est la même.

Les patchs vendus dans le commerce sont de bonne qualité, un vieux tee shirt blanc découpé est très bien aussi. Le coton blanc permet de contrôler l'efficacité du nettoyage.

Enfin, tous les 300 coups environ, il est aussi nécessaire de vérifier l'orifice d'emprunt de gaz qui se trouve sous le canon à son extrémité, un trou cylindrique de 2 mm environ. Bien brosser cet orifice, ou y glisser un écouvillon doux pour ne pas l'écorcher, l'endommager, etc. Sur la photo on constate que l'orifice d'emprunt de gaz a reçu un traitement spécial car le métal à cet endroit là est plus clair, il a un aspect chromé.


Très légèrement huiler le canon s'il doit rester stocké et surtout ne jamais oublier de sécher entièrement chambre et canon avant le tir : un canon doit être parfaitement sec. Un patch trempé d'essence C ou d'acétone fera l'affaire. A noter qu'il est préférable d'utiliser des baguettes gainées de plastique pour le nettoyage du canon, les baguettes réglementaires en acier peuvent à la longue créer une usure supplémentaire du tube voire l'ovaliser.

On aperçoit sur la photo ci-dessus une pièce orange en plastique, bon marché, qui permet de protéger  le boîtier et le mécanisme d'élévation lorsque l'on travaille au nettoyage du canon.


Grand nettoyage

Si on aime son arme on aime ses mécanismes et on aime la démonter.

Le démontage complet du M1 Garand doit se faire tous les 150 ou même 300 coups.

L'outil Combo réglementaire en dotation avec le fusil est très pratique. Il en existe deux modèles, l'un avec une brosse pour la chambre, le second a une tige fendue qui permet d'y glisser un patch pour essuyer la chambre. La partie qui pivote sert à dévisser l'emprunt de gaz, cet outil a sa place dans le logement de la crosse.

Seul l'emprunt de gaz est délicat à démonter car il est entré en force sur le canon, un maillet en plastique en vient facilement à bout.

Démonter la totalité de l'arme est à la portée de quiconque essaie d'être un tant soit peu méthodique. Plus on répète l'opération mieux on comprend le fonctionnement du M1 Garand et plus l'on se passionne pour sa conception. L'idéal est de parvenir à démonter l'arme les yeux fermés !

Ne jamais serrer les parties vissées avec excès, c'est inutile sur le plan mécanique, abîme le métal et les pas de vis, et rend plus difficile le prochain démontage ! 
Seule la vis qui maintient l'emprunt de gaz en bout de canon a besoin d'être revissée fréquemment car elle subit fortement les vibrations du tir.

Si les pièces sont très encrassées pour diverses raisons, arme stockée plusieurs années par exemple, etc. on peut les nettoyer avec de l'essence C ou de l'acétone (mettre des gants), le métal sera parfaitement sec.

Pour un nettoyage simple on peut passer les métaux entièrement à l'eau chaude et au savon ou avec un liquide vaisselle à condition de bien sécher ensuite au chiffon et au sèche cheveux car l'eau stagne dans tous les interstices. Ne pas négliger l'efficacité donc du bon vieux savon.

Huiler ensuite très légèrement les pièces avec un chiffon de coton imbibé, mais sans excès, cela doit être à peine gras au toucher.

La tête du levier d'armement, elle aussi en alliage spécial, est fortement encrassée en général, tout comme le bouchon de fermeture de l'emprunt de gaz. Leur aspect est alors celui d'une surface chromée qui aurait été recouverte d'une sorte de croûte noire. 
Je préconise pour ce nettoyage de frotter ces parties avec douceur sur une laine d'acier très fine imbibée de Shooter Choice même si cela peut faire bondir les puristes. Mais en procédant doucement il y a peu de chance d'entamer l'alliage.
Ne jamais huiler ces 2 zones qui sont au contact des gaz d'explosion de la charge.


Graissage

Pour fonctionner correctement l'arme n'a pas besoin de tremper dans l'huile !

L'huile pourra à la rigueur être utilisée en infime quantité pour les minuscules mécanismes de la hausse, de l'éjecteur de clip, le puits de percuteur ou le petit ressort de l'éjecteur... Mais là aussi la graisse est préférable.

Sinon il ne faut utiliser que de la graisse, et sans excès.

Utilisez une graisse classique pour la mécanique ou une graisse « noire » qui résiste aux hautes températures, on en trouve dans toutes les grandes surfaces.

Les points à graisser sont peu nombreux mais ils doivent être vérifié souvent : la graisse se charge de poussière, se salit vite, etc. il faut donc essuyer et renouveler le graissage. Ces points sont :

1) Sous le canon la zone de frottement entre celui-ci et le levier d'armement.

2) Le rail du levier d'armement sur le boîtier, les tenons de la culasse, le rail qui les guide dans le boîtier et les pivots de l'élévateur (avec modération !).

3) La platine : elle travaille beaucoup ! Graissez tous les points de friction, de frottement, à commencer par le dessus du marteau, incurvé, et la partie arrière de la culasse car elle finit sa course au fond du boîtier.

4) Le ressort contenu dans le tube du levier d'armement, mais très légèrement car la température est énorme et "cuit" la graisse, un peu suffit. L'extérieur du tube devant, lui, rester strictement sec.
On aperçoit sur la photo la zone où le ressort pénètre dans le tube du levier d'armement et qui correspond aussi à la zone de frottement sous le canon.

Pour aider le passage de l'emprunt de gaz sur l'extrémité du canon on pourra aussi graisser légèrement les parties en contact. C'est tout !


L'emprunt de gaz

Cette pièce est en alliage, d'où sa couleur plus claire que l'acier du fusil. Inutile donc de le graisser ou de huiler les surfaces qui ne sont pas sujettes à la corrosion. Une fois démonté son entretien est facile, eau chaude, savon, un écouvillon en plastique suffisent.

Le positionnement de l'emprunt de gaz, de son bouchon, sa vis, sur le canon et au contact du garde main rend l'ensemble sujet à des écarts, qui augmentent d'autant plus que les vibrations dans cette zone sont énormes.

Chaque démontage modifie la précision de l'arme et sur une arme ancienne les espaces entre garde main en bois, emprunt de gaz et canon deviennent trop importants.

Nous renvoyons ici le lecteur à l'ouvrage de Bruce Malingue mais voici un conseil utile pour conserver au fusil sa précision : utilisez des joints ronds de plomberie que vous découperez sur mesure pour les adapter aux espace à combler et réduire le jeu entre les pièces.
Il peut être aussi nécessaire d'ajouter un joint entre le bouchon et l'emprunt de gaz suivant les cas.
Ces joints sont facile à travailler, résistent aux hautes températures, ont une bonne élasticité, etc. et on peut les changer souvent. Mais attention cependant à ne pas créer un serrage trop important entre les pièces : le joint peut se dilater ou être compresser, c'est son rôle, mais sans excès au risque plier les parties fragiles de l'emprunt.
Sur la photo ci-dessous on aperçoit les 2 joints de couleur rouge, l'un entre bouchon et emprunt, l'autre entre l'emprunt et le garde main. Il n'y a pas de joint dans la zone de passage du levier d'armement, qui doit aller et venir librement.


C'est un des problèmes du M1 Garand (ils sont rares) : ce jeu entre les pièces, l'aspect branlant du garde main, tout cela peut nuire aux résultats au tir.
Aux Etats-Unis il existe un procédé qui a été inventé pour réduire ces jeux et stabiliser l'ensemble de pièces, il consiste à noyer tous les espaces en contact entre acier et bois dans une résine élastique qui absorbe donc toutes les vibrations. Il fallait y penser...

En attendant de pratiquer cette opération complexe réservée aux championnats, une simple rondelle de plomberie peut vous « tirer » d'affaire !




Les bois

Ils sont fragiles. Surtout le garde main supérieur qui a systématiquement tendance à se fendre...

Le M1 Garand est luxueusement pourvu d'un excellent noyer d'Amérique du Nord, un bois recherché pour ses qualités mécaniques de robustesse mais aussi pour son esthétique.
Les manuels de l'armée américaine ne se trompaient pas : le meilleur entretien est le passage de l'huile de lin, tous les 5 ans ou plus ! Elle donne au noyer un brillant, une nourriture parfaite : on oublie tous les autres produits...

Inutile donc de nettoyer les bois, sauf l'intérieur du rail ou passe le tube du levier d'armement, le 3e bois au bout du canon. Là, se trouve peu de crasse noire provenant des gaz qui actionnent le levier : un simple essuyage suffit ou peu d'eau tiède, l'huile de lin résiste très bien à l'eau, la crasse non.